Rencontrant des habitants d'une banlieue en région parisienne, Souad Kettani les interroge sur leurs rapports aux djinns, ces êtres non-humains précédant la religion islamique et ayant été assimilés par celle-ci. À travers la succession de récits touchant directement les interrogés ou leurs proches, les esprits malfaisants se révèlent étrangement omniprésents. Qu'ils donnent lieu à des épisodes d'emprise, de possession, ou qu'ils rôdent seulement, les djinns apparaissent comme l'incarnation des difficultés sociales ou psychiques éprouvées. Le surnaturel qui y est attaché tranche avec l'inscription de ces témoignages dans le quotidien et l'environnement d'une banlieue lambda. Il se raconte là les spécificités de la double culture, soit la capacité de transposition et de survivance d'usages dans d'autres territoires, comme le rôle puissant de ces figures : celui de rendre vivable ou à tout le moins acceptable les sentiments nés de situations de relégation.
Caroline Châtelet
Journaliste, critique dramatique
Rencontrant des habitants d'une banlieue en région parisienne, Souad Kettani les interroge sur leurs rapports aux djinns, ces êtres non-humains précédant la religion islamique et ayant été assimilés par celle-ci. À travers la succession de récits touchant directement les interrogés ou leurs proches, les esprits malfaisants se révèlent étrangement omniprésents. Qu'ils donnent lieu à des épisodes d'emprise, de possession, ou qu'ils rôdent seulement, les djinns apparaissent comme l'incarnation des difficultés sociales ou psychiques éprouvées. Le surnaturel qui y est attaché tranche avec l'inscription de ces témoignages dans le quotidien et l'environnement d'une banlieue lambda. Il se raconte là les spécificités de la double culture, soit la capacité de transposition et de survivance d'usages dans d'autres territoires, comme le rôle puissant de ces figures : celui de rendre vivable ou à tout le moins acceptable les sentiments nés de situations de relégation.
Caroline Châtelet
Journaliste, critique dramatique