1970, Thomas Berhnard n’a encore publié que quelques ouvrages mais le remarqué "Pertubation", paru en 1967, témoigne d’un tempérament à part. Pour Felix Radax, voila une entreprise difficile : réaliser un entretien avec un écrivain qui va se donner comme projet de transposer son existence – et à travers elle, celle de de son pays l’Autriche –, en matière littéraire. Le cinéaste, venu de l’expérimental, a eu une intuition forte : il contourne le problème du récit biographique en choisissant de jouer des conditions pratiques de cette prise de parole : un parc désert, la solitude de l’écrivain sur son banc, son incompréhension devant ce que se passe sous ses yeux, l’impassibilité de son visage, le temps distendu ou erratique du tournage. "Il est impossible d'être intelligible. Ca n'existe pas." Radax invente un forme en adéquation avec le projet littéraire insensé de Bernahrd : assassiner le récit classique.
Arnaud Lambert
Réalisateur
1970, Thomas Berhnard n’a encore publié que quelques ouvrages mais le remarqué "Pertubation", paru en 1967, témoigne d’un tempérament à part. Pour Felix Radax, voila une entreprise difficile : réaliser un entretien avec un écrivain qui va se donner comme projet de transposer son existence – et à travers elle, celle de de son pays l’Autriche –, en matière littéraire. Le cinéaste, venu de l’expérimental, a eu une intuition forte : il contourne le problème du récit biographique en choisissant de jouer des conditions pratiques de cette prise de parole : un parc désert, la solitude de l’écrivain sur son banc, son incompréhension devant ce que se passe sous ses yeux, l’impassibilité de son visage, le temps distendu ou erratique du tournage. "Il est impossible d'être intelligible. Ca n'existe pas." Radax invente un forme en adéquation avec le projet littéraire insensé de Bernahrd : assassiner le récit classique.
Arnaud Lambert
Réalisateur